NOS QUALITES







C’est incroyable comme de petites remarques, qui paraissent anodines, peuvent vous trotter dans la tête...
Et vous faire réfléchir.

J’avais invité la meilleure amie de ma fille à venir jouer un après-midi à la maison.
La maman était aussi restée papoter de choses et d’autres, comme nous savons si bien le faire, entre femmes.
Les filles voulaient créer des petits lapins en papier. Elles sortent les feutres, les ciseaux et la colle. Je sors la nappe et la déploie sur la table.
Elles s’installent gaiement et bien-sûr, mon fils, qui ne veut pas être en reste, grimpe sur une chaise et se saisit d’un feutre pour gribouiller sur une feuille. Et accessoirement sur la nappe aussi.
Je le fais descendre.
Et la maman de la copine de s’exclamer : « Tu es folle aussi de leur mettre une aussi jolie nappe ! »
J’ai répondu, un vague « ce n’est pas grave, ça se lave », et nous avons embrayé sur autre chose.
Mais, sa remarque m’est restée, même après son départ.

C’est vrai que j’utilise indifféremment les beaux objets des plus communs…
Ce n’est pas que je ne reconnais pas leur grande valeur, non…
J’ai conscience de leur beauté, de leur prix, de leur délicatesse.
Mais, je ne supporte pas de les voir moisir dans un coin, rangés et oubliés, sous prétexte qu’ils sont trop beaux, trop précieux, trop fragiles pour être utilisés dans la vie courante.
Quelle existence pour ces objets dits de valeur ?… Nous les acquérons, nous les possédons et nous ne les utilisons pas…
Pourquoi ? Pour les protéger ?  Les garder intact ? Afin de les transmettre en héritage ?
Embellir sa vie, se traduit aussi, il me semble par l’utilisation de ce que nous possédons de beau.
Mes enfants mettent leurs plus beaux habits, tous les jours. Ce sont les joggings et les baskets qui sont utilisés le dimanche.
Je les encourage dans ce choix « Portez vos belles robes, utilisez les, faîtes les vivre sur vous ! 
Qu’importe qu’ensuite elles soient usées ou abimées. Elles auront bien vécu. »

Et de penser à ce que nous avons de beau sur nous m’a amenée à réfléchir 
Sur ce que nous avons de beau EN nous … 
A nos qualités.
Nos qualités sont belles, précieuses. Elles ont de la valeur.
Ne faisons-nous pas un peu pareil ?
Celles que nous possédons, ( et nous en possédons tous !), ne sont pas forcément utilisées tous les jours. Nous ne les exprimons pas toujours dans nos quotidiens. Comme si nous les réservions pour les grandes occasions, les occasions qui nous semblent en valoir la peine.
Et pourquoi ?
Par peur de les abîmer, par peur de les perdre ?…
Cette peur, encore et toujours qui nous paralyse dans nos actes…
Il ne suffit pas de parler de douceur, il faut l’être, doux, dans nos actes quotidiens
Il ne suffit pas de parler de tolérance, il faut l’être tolérant dans nos réactions.
Même sur ce qui nous parait insignifiant et inutile.
Même sur des points ordinaires.
Tous les jours.
Et c’est ainsi que nos enfants apprendrons de nous.

Plus nous nous ouvrirons, plus nous donnerons,
Plus le monde sera beau, d’une beauté, non plus rangée tout au fond de nous-même, mais bien utilisée dans nos petites existences ordinaires.
Nos petites existences si précieuses.
Changer le monde. Nous pouvons le faire.

Nous pouvons.

En changeant nous-même.
Pas à pas...

Commentaires

  1. Bonjour Ameline

    A la différence des objets, les belles qualités, les belles attentions ne s'usent pas. Et même mieux, plus nous les utilisons, plus elles se développent, plus elles s'enjolivent, plus elles grandissent! Il faut juste se lancer et franchir le pas. Mais une fois que les retours (les feedback comme disent les psy) nous parviennent, c'est le bonheur assuré...

    Alors utilisons les sans modérations!

    A bientôt

    Cedric

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    1. Bonsoir Cédric,

      ça fait plaisir de te lire :)
      Oui, je comprends ce que tu veux dire. Effectivement, les qualités, plus on les utilise, plus elles grandissent, et elles nous rendent très heureux quand nous recevons de bons retours.
      Mais, n'as-tu pas des qualités, qu'enfant, tu exprimais
      , et qui maintenant, ne font plus parti de ton mode habituel d'expression? Des qualités, qui, oui, se sont usées, à force d'être éprouvées par le monde extérieur? Enfant, j'étais très enthousiaste, et fantasque, mais à force d'être réfreinée, et "remise sur le droit chemin", j'ai perdu de cela.Je suis devenue beaucoup moins originale et même j'avais perdu toute envie d'exprimer cet aspect de moi. Dernièrement, ça revient un peu...
      ce que je voulais dire, c'est que même si la vie use nos qualités, et consécutivement, nous apprend la modération dans leur expression face à un monde pas toujours sympa, ne perdons pas de vue, premièrement qu'elles sont là et que c'est maintenant qu'il faut les exprimer, deuxièmement, que souvent on les met en avant dans les grandes occasions, comme une rencontre amoureuse par exemple( où là, on sort la grande vaisselle), ça, c'est facile, mais que c'est dans le quotidien, dans la monotonie et l'inutilité du quotidien, qu'il est encore plus utile et beau de les exprimer.
      Ma réponse est un peu brouillon, pardonne-moi.
      Bon, je suis en train de mettre au point une petite liste de qualités que je mettrai en lien.

      Bises, Cédric.
      A bientôt.

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  2. Bonjour Ameline

    Etant enfant, j’étais introverti, timide. Ma mère ne parvenait pas à savoir ce que je ressentais ou pensais. Suite a un redoublement scolaire, une institutrice avait même inscrit dans mon carnet "aucune réaction face à l'échec".
    Mais j'ai changé.
    La timidité a laissé place à l'ouverture d'esprit, à l'ouverture aux autres.
    L'empathie semble faire partie de mes qualités et beaucoup se livrent à moi.
    Je ne fais pourtant rien pour mais c'est comme cela... je pense que mon histoire personnelle que je n'hésite pas à raconter à ceux qui ont "souffert" comme moi libère certains verrous. J'use donc de ce don pour aider, être à l'écoute, comprendre ceux qui sont dans des états de mal être... et il y'a en a malheureusement de plus en plus. Rien qu'a ma petite échelle, celle du petit monde qui m'entoure, tout le monde tombe comme des mouches...

    Bye... Ced

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    1. Oui, c'est aussi redonner vie aux choses et ça aide.
      Je fais ça aussi.
      L'autre jour, j'ai jeté des chaussures d'enfant à la poubelle, parce que j'estimais qu'elles étaient vraiment trop usées... et en sortant de chez moi, j'ai surpris des hommes en train de fouiller dans ma poubelle... J'ai été embarrassée. L'un d'eux était gêné et s'est arrêté. J'ai hésité, puis finalement, je leur ai souri et me suis éloignée... De loin, je me suis retournée et je les ai vu trouver les chaussures et les prendre. Quand je suis revenue, ma poubelle avait été refermée, les sacs remis dedans, comme s'ils n'étaient pas venus... ça m'a fait un coup au coeur. Cette misère invisible... Finalement, j'étais quand même contente qu'ils trouvent les chaussures...

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