L'OBJET RESSOURCE






Souvent, à portée de main...

Dans ma poche, dans mon sac, dans un coin de la maison,
Traînent ces petits objets " insignifiants"
Seulement en apparence...
Ne vous y fiez pas!
Car ce sont mes objets ressources.
Des coquillages
Des feuilles, des écorces d'arbres
Des pétales de fleurs séchées, ...

A quoi me servent ces petits "riens"?

Leur présence, mais surtout leur contact dans ma main, m'aide dans les situations de stress et d'angoisse.

Comment?

En réactivant la sensation de bien-être qui leur est associée.

Un exemple?

Quand je ne me sens pas très bien, je prends par exemple mes coquillages dans la main.
Je les caresse doucement
Je les fais cliqueter à mon oreille
J'hume leur parfum iodé
Et les yeux fermés, je me retrouve plongée dans une image mentale apaisante que j'y ai associée.
Mon esprit part à l'exploration de ce point d'ancrage heureux réactivé.
L'image est si puissante dans mon esprit qu'elle me happe.

Je me retrouve assise au sommet d'une dune face à l'océan.
Mes pieds sont enfouis dans le sable chaud, mon regard est totalement absorbé par le spectacle de l'océan, moutonnant, et scintillant. 
J'entends les cris des mouettes au dessus de ma tête, j'entends le ressac, et le bruissement du sable sous la pression des vagues. 
Je respire l'air chargé d'iode, je sens ses embruns sur mon visage, sur mes lèvres. Et la chaleur d'un soleil de fin de journée. 
La lumière est belle. Chaude et dorée entre mes cils.
Mes cheveux flottent au vent, mes doigts plongent dans le sable et le laissent  s'écouler librement. 
Solitude et paix. 
Et lorsque je me retourne, il y a cette petite maison blanche aux volets bleus. 
Je jette un dernier regard vers les flots puissants que le soleil embrasse et, lentement, je me lève et me dirige vers cette maison accueillante.
Je rentre chez moi.
Tout simplement.

Invariablement mon corps se détend, et mes ruminations, mes émotions désagréables semblent mis en suspens.
Le pouvoir de l'esprit...

Voilà à quoi servent ces petits coquillages. A réactiver dans mon cerveau une image mentale puissante, positive que j'y ai associée. Un outil efficace pour sortir du cercle vicieux des préoccupations et angoisses.

 Comment faire?

La première fois, je me suis assise avec mes coquillages dans mes deux mains. J'ai activé mes cinq sens à leur contact et les yeux fermés, mes coquillages toujours dans les mains, j'ai exploré mon image mentale longtemps, attentive à ressentir le bien être m'envahir entièrement ( sens, pensée, émotion).
C'est ainsi que j'ai créé un objet ressource.

En psychologie positive, ils utilisent généralement un galet avec les enfants, qu'ils font associer  à une image mentale personnelle leur procurant bien être, et ce galet les suit partout. Ainsi, chaque fois que l’enfant prend le galet dans sa main, le cerveau se rappelle de cette sensation de bien-être, comme par exemple à l'école, avant un examen, un oral, ....

Cela les aide à intégrer des émotions positives dans leur quotidien, à chasser le stress, les pensées négatives, et à considérer les émotions non pas comme des entraves, mais des précieuses alliées pour surmonter l'adversité. ( pour plus d'infos, voir la vidéo en anglais du Dr. Ilona Boniwell ici:)



Et c'est drôle, parce qu'adolescente, j'avais cousue un ruban de velours à ma trousse d'école.
Quand j'étais stressée, ou que des pensées tristes me saisissaient, je caressais machinalement ce ruban et je me sentais mieux.
Je ne connaissais pas à cette époque, toutes les théories psychologiques associées.
Je m'étais seulement fiée à mon instinct et à mon premier souvenir.
En effet, mon premier souvenir d'enfance est le rideau de mon berceau baigné de lumière.
Je me souviens très bien du contact des petits points de velours sur mes doigts levés.
Une discussion avec mes parents à ce sujet m'a confirmé l'existence de ce rideau dans les premiers mois de ma vie.
Sans le savoir, l'ado que j'étais, utilisait un simple ruban de velours pour retrouver ce point d'ancrage heureux de sa toute petite enfance.

Un objet ressource, finalement, c'est un peu une sorte de "doudou", dont le contact ressource et apaise. Un objet transitionnel socialement acceptable, et psychologiquement positif.

Sachant cela, il me semble que l'on peut poser un regard un peu plus indulgent sur ces doudous et mascottes qui accompagnent nos enfants  dans leur petite enfance... Au lieu de s'acharner à leur faire quitter, renoncer à leur doudou, pourquoi ne pas tout simplement, en douceur, les inviter à  créer d'autres objets ressources ? :)


Commentaires

  1. Pfiou...plus je parcours votre blog, plus je m'y sens bien...
    Ma maison et ma voiture regorgent "d'objets ressources" ! Un simple regard me suffit parfois pour rappeler des sensations...
    Merci pour ce partage !

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  2. Oui, un regard parfois suffit. C'est très gentil de me laisser ici une trace de vous. ça fait chaud au coeur. A bientôt.

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  3. Bonjour,
    Chère Ameline,
    que cet article est touchant et juste! vous avez une belle sensibilité humaine, ce qui m'encourage à vous faire une confession particulière à propos de l'intensité de la relation qu'on a avec nos objets-ressources surtout pendant les moments difficiles et les plus grandes épreuves de notre vie.

    Je voudrais vous raconter les mésaventures qui me sont arrivées il y a quelques années (en mai 2010 et en 2015). J'ai été obligée d'aller à l'hôpital parce que j'avais un kyste ovarien mesurant 7 centimètres et du liquide inflammatoire dans mon ventre.mon ovaire droit et ma trompe droite s'étaient torsionnées autour du kyste et le kyste avait éclaté dans mon ventre...j'ai horriblement souffert, l'impression que quelque chose était déchiré dans mon corps.Aux urgences de l'hôpital voici ce qui s'est passé. durant ma (trop) longue attente la serviette en tissu coton éponge qui est mon doudou est tombée par terre dans un moment où je m'agitais beaucoup à cause de la douleur qui envahissait mon ventre et qui était insoutenable.

    Dès que le doudou est tombé j'ai senti tous mes muscles durcir et je me suis mise à crier de détresse. personne n'a voulu le ramasser pour me le redonner. Ensuite quelqu'un l'a ramassé enfin, mais, horreur, l'a pris en me disant''non, il est trop sale, il est tombé par terre dans les microbes, on peut pas vous le redonner pour l'instant''. j'ai cru que j'allais m'évanouir tellement j'ai eu du chagrin, j'ai même souhaité mourir à cet instant-là...au moment où je souffrais le martyre et où j'en avais le plus besoin, mon objet de réconfort m'était enlevé !plus tard, bien plus tard = le lendemain matin (!)on m'a enfin rendu ce doudou (lavé, séché).mais c'était APRES mon opération de l'ovaire! alors que j'étais dans les vappes shootée à la morphine.Tandis qu'AVANT j'ai été forcée de rester seule avec ma douleur sans possibilité de me réconforter avec mon doudou qui m'accompagnait toujours d'habitude (je précise que je suis allée plusieurs fois à l'hôpital assez souvent depuis ma naissance car j'ai beaucoup de problèmes de santé).

    Cet épisode, je l'ai vécu comme un drame. depuis, chaque fois que je dois me rendre à l'hôpital, je me sens très insécure. J'ai toujours peur qu'on me prenne mon doudou en éponge, qu'on me le perde, qu'il tombe à nouveau par terre,puis qu'on refuse de me le rendre...

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  4. Bonjour Ameline,

    comme il y a un nombre limité de caractères je reprends ici la suite de mon message.
    En 2015, j'ai eu une péritonite. j'ai passé une échographie du ventre. J'avais enroulé autour de mon cou mon doudou en éponge pour me rassurer dans ces circonstances difficiles de grande souffrance physique. Avoir une péritonite est très dur mais avec une endométriose derrière c'est bien pire encore. le mec qui m'a fait passer m'échographie s'est comporté comme une brute. Il m'a arraché de force la serviette-éponge que je portais et tenais autour de mon cou. et il a tenté de le jeter à l'autre bout de la pièce, j'ai pu récupérer mon doudou de justesse avant qu'il ne le balance dans l'angle opposé de la pièce. J'ai trouvé qu'il s'est montré sadique, car mon doudou ne le gênait absolument pas pour faire l'échographie (endovaginale en plus!), vue que mon cou et mon bas-ventre sont quand même à une certaine distance, d'autant plus que je mesure un mètre 72. Et que j'avais gardé ma robe-tee-shirt, qui elle ne le gênait pas, vu qu'il ne me l'a jamais fait retirer. donc c'est vraiment du sadisme de sa part. Je n'ai jamais compris pourquoi ce mec a voulu m'arracher de force ce qui m'était le plus précieux dans ces moments douloureux. Que pensez-vous du comportement de cet homme qui a clairement manifesté de l'hostilité et de la brutalité à l'égard de mon objet-ressource ? Pourquoi le monde médical est-il si hostile par-rapport à nos objets-ressources ? Merci beaucoup de m'apporter votre éclairage sur cette mésaventure que j'ai vécue comme un drame.

    Cordialement,

    Libellule d'Ambre

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