LA FESSEE UTILE ?? UNE LOI INUTILE?? ...





De "l'utilité" de la fessée:

Source: WIKIPEDIA

Depuis la fin du XXe siècle, on a vu se multiplier les recherches scientifiques émanant de toutes les contrées du monde, recherches qui ont permis d’apporter des réponses sérieuses à la question longtemps controversée de l’utilité de la fessée : peu à peu on a ainsi pu établir combien la fessée dite « éducative » était en fait à long terme nocive pour les enfant, malgré les quelques "bénéfices" immédiats sur l’obéissance qui ont contribué à maintenir son usage.
Prenant appui sur l’ensemble de ces travaux, l’OMS prenait parti en 2002 contre l’usage des punitions corporelles, concluant sans ambigüité qu’elles étaient nocives pour le développement des enfants : elle en faisait alors un "problème de santé publique". Le Conseil de l’Europe lui emboitait aussitôt le pas qui engageait dès lors à interdire « même les petites fessées », suivi par l’Unicef en 2003 et l’ONU en 2006.
Tous les grands organismes internationaux sont donc unanimes pour affirmer qu’il faut arrêter d’utiliser les fessées pour élever les enfants, arguant de plus qu’on ne peut pas espérer agir sur la violence si on ne peut pratiquer la non-violence dans le quotidien des familles.

Le neurobiologiste français Pierre Karli nous dit « toutes les recherches scientifiques aboutissent à la conclusion que les facteurs qui concourent à accroitre la probabilité de survenue de comportements agressifs chez les individus sont avant tout les conditions dans lesquelles un enfant a été élevé dans ses premières années ». 
Des Commissions d'étude sur la violence organisées par la Californie, l'Australie et l'Allemagne concluent toutes les trois que la première cause de la violence agie par les jeunes est la violence subie dans leur famille.

La psychologue Marie Choquet en France, Murray Straus et Catherine Taylor aux États-Unis, comparant des groupes importants d'enfants élevés sans violence à des groupes d'enfants élevés avec des punitions physiques, trouvent de fortes corrélations entre les punitions physiques reçues et l'agressivité des enfants.    

Une étude américaine de 2010 parue dans le journal Pediatrics affirme que les enfants qui reçoivent fréquemment une fessée à trois ans ont toutes les chances de devenir plus agressifs dès l'âge de cinq ans faisant preuve "d'insolence, de cris, de cruauté, de méchanceté vis-à-vis des autres".    

L'anthropologue Ashley Montagu, comparant entre elles différentes sociétés primitives, notait que ce qui différenciait les sociétés guerrières de celles qui ne l'étaient pas, c'était la façon d'élever leurs enfants, avec ou sans fessées. Il concluait « fesser un enfant est semer la graine de la guerre ».
L'abus d'alcool et de drogue a été mis en évidence par la pédiatre Harriet McMillan au Canada dans un travail incluant plus de 5.000 adultes : dans ce groupe, les adultes qui ont été fessés sont deux fois plus nombreux à être devenus drogués ou alcooliques


J. Smith et M. Straus ont montré chacun de leur côté que le QI (quotient intellectuel) des enfants soumis aux fessées était inférieur (12 points pour Smith) à celui des enfants élevés avec empathie. Straus a même établi un lien entre le quotient intellectuel moyen des habitants d'un pays et le nombre de personnes donnant la fessée à leurs enfants.

Ceci pourrait s'expliquer par des analyses IRM faites sur des rats qui ont montré que dans la peur ils excitent fortement leur amygdale cérébrale (centre de la peur) et inhibent complètement leur centre préfrontal (lieu des apprentissages).
La dépression et les tentatives de suicide sont démontrées comme majorées par les punitions corporelles par M.Straus aux États-Unis, par  A. Edfeldt en Suède et M. Choquet en France.
Odile Bourguignon trouve un pourcentage de délits triplé chez les fils ayant reçu de fortes punitions corporelles de leur père.

L’OMS note qu’entre d’autres facteurs qui encouragent les jeunes à entrer dans un gang, figurent les châtiments corporels sévères ou une victimisation à la maison

Le stress post-traumatique, bien décrit par la psychiatre Muriel Salmona, pourrait intervenir après des fessées répétées données avec instruments.

Katharina Rutschky a longuement décrit ce qu'elle nomme la "pédagogie noire" à la mode en Allemagne à la fin du XIXe siècle, pédagogie dont Hitler avait subi la violence et qui s'était beaucoup répandue dans une partie de l’Europe. Le Docteur Moritz Schreber enseignait alors comment gérer, même la plus légère infraction, « par des punitions corporelles données même à l'âge le plus tendre… parce que les parties ignobles de la nature brute de l’enfant doivent être affaiblies par la plus grande sévérité ». Alice Miller cite, outre K. Rutscky, de nombreux auteurs de cette époque dont les conseils éducatifs étaient absolument identiques.

Le sociologue français Emmanuel Todd rend cette éducation très brutale responsable d'une bonne partie des évènements de 1914, 1917, 1933 et 1939 et il établit un parallèle entre l'autoritarisme familial et le totalitarisme politique. Car les évènements cités ont tous eu lieu dans les pays les plus instruits du monde, mais qui venaient tous d’être influencés par une très violente mode éducative.


A "l'inutilité" d'une loi ?

L'article 222-13 du Code Pénal (qui condamne notamment les auteurs de violences sur mineurs de quinze ans, et plus sévèrement lorsque l'auteur est un ascendant) est sensée protéger tout citoyen contre toute violence. Mais elle est très peu appliquée pour les violences subies par les enfants en raison de la disproportion des pénalités. C’est pourquoi le Conseil de l’Europe demande à la France de revoir sa législation pour se mettre en accord avec la signature de la Charte Sociale Européenne dont l’article 17 interdit toute violence envers les enfants.

La députée Edwige Antier avait déposé en 2009 une proposition de loi pour que soit inscrit dans le Code Civil (et non dans le Code pénal ce qui exclut des pénalités) l’interdiction de frapper les enfants, interdit qui ne visait pas à punir les parents mais à protéger les enfants des violences familiales.
Cette interdiction était demandée depuis 1998 par l’association « Éduquer sans frapper » devenue en 2002 « Ni claques ni fessées », demande restée sans suite jusqu'à ce jour.
Le 20 octobre 2009 avant que l'Assemblée Nationale se prononce contre cette proposition, quelques 400 psychothérapeutes, dont une grande majorité de femmes, assistant au colloque annuel de la Fédération française de psychothérapie et psychanalyse avaient voté, à l'unanimité, une motion réclamant une loi pour « abolir la violence physique et psychologique envers les enfants »

Source: WIKIPEDIA

ACTUALITE

Aujourd'hui, d’après le Conseil de l'Europe, la France viole la Charte sociale européenne en n'interdisant pas de manière «suffisamment claire» les châtiments corporels infligés aux enfants, comme la fessée. 
Le droit français «ne prévoit pas d'interdiction suffisamment claire, contraignante et précise», ni par la loi ni par la jurisprudence, a estimé le Comité européen des droits sociaux (CEDS), déplorant notamment qu'une «incertitude subsiste» sur l'existence d'un «droit de correction» reconnu par la justice française. La CEDS se prononçait sur une réclamation d'une ONG britannique qui reproche à la loi française de ne pas interdire totalement les châtiments corporels envers les enfants.

Réaction de la France, des Français?

La plupart des Français ont reçu des corrections de leurs parents, en ont donné, et la très grande majorité (80 % selon les derniers baromètres), sont hostiles à une interdiction. Certains observateurs craignent qu’une loi bannissant les châtiments corporels ne sape l’autorité des parents à un moment où celle-ci est déjà mise à mal.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/03/02/la-france-condamnee-pour-ne-pas-avoir-interdit-gifles-et-fessees_4585986_3224.html#StpMFemRP9fqMa3k.99

Où est l'intérêt de l'enfant dans ce discours??
Pour la secrétaire d'Etat française à la Famille, Laurence Rossignol, la France doit avoir "une réflexion collective" sur "l'utilité des punitions corporelles dans l'éducation des enfants". Mais "ça ne passera pas par la loi" pour ne pas "couper le pays en deux camps, ceux qui sont pour la fessée et ceux qui sont contre".  
 http://www.lexpress.fr/actualite/societe/fessee-pour-le-conseil-de-l-europe-la-france-viole-le-traite-interdisant-les-chatiments-corporels-envers-les-enfants_1657719.html#9EccWIk1191UqCkX.99

Est ce que taper est un geste unificateur, qui enrichit et aide la famille à s'améliorer? Ou en sommes-nous à éviter tout conflit sous prétexte d'enjeux politiques?  Une loi est un choix de société....

QU'EST CE QUE LA LOI ?

C' est une règle juridique suprême, générale et impersonnelle, ou l'ensemble formé de telles règles.

Il est possible que nous ayons tous une conscience innée de la justice, de ce qui est permis et interdit.
Mais est ce que pour autant nous le respectons?
Les lois sont censées protéger et garantir la liberté et les droits des individus



POURQUOI LA LOI ? 

Tout simplement pour pouvoir vivre ensemble.
Les lois établissent un ordre social, elles permettent d'élever les rapports sociaux au dessus de la barbarie et de la violence  qui règneraient peut être chez les hommes sans loi.


Si les droits de chacun par rapport aux autres ne sont pas déterminés, c’est le chaos, le chacun pour soi, la guerre entre nous… donc, la mort de toute communauté.

La loi pose aussi une limite aux droits de chacun : c’est l’obligation de respecter les droits des autres. Sans cette obligation commune, les droits des uns et des autres n’existeraient plus.
Notre liberté a pour limite le respect des droits des autres.
La loi peut prévoir des sanctions contre ceux qui ne respectent pas cette règle fondamentale. Mais le but d'une loi, n'est pas de punir. Le but d'une loi est de guider les hommes sur le chemin du "vivre ensemble en se respectant mutuellement".



CONCLUSION ?


Ainsi, scientifiquement, depuis des années, dans plusieurs pays, il a été démontré que les châtiments corporels infligés aux enfants sont nocifs, car ils peuvent entraîner des perturbations dans le développement psychologique et intellectuel de l'enfant, ainsi que favoriser le développement de comportements anxieux, agressifs,  voire violents.

De nombreuses campagnes d'information à ce sujet, de nombreux ouvrages, de nombreux professionnels de santé, d'éducation, ont largement diffusé ces informations.
Malgré cela, une majorité de parents continue de recourir encore aujourd'hui, volontairement,  au châtiment corporel, comme méthode éducative
Malgré cela, une majorité de français  s'oppose aujourd'hui encore, à la mise en place d'une loi claire interdisant tout châtiment corporel sur les enfants.

POURQUOI???

Peut-être parce que cela implique de considérer véritablement l'enfant comme une personne? Un sujet à part entière avec des droits.

Peut-être parce que la notion d'interdit dérange, fait peur, et place chacun face à ses responsabilités....
Ce qui est assez paradoxal finalement: des parents qui n'acceptent pas d'interdit, de limites pour eux, mais qui en imposent à leurs enfants...

Peut-être parce que cela signifie devoir repenser l'éducation en terme non plus de contrainte, de domination de l'adulte sur l'enfant, mais plutôt en terme de bienveillance, de coopération, de guidance parentale... Ce sont des changements importants.
La notion d'autorité serait alors clairement à redéfinir...

Qu'est ce qu'une loi changerait?

Une loi clarifierait pour les parents ce qu'est la norme sociale en matière d'éducation et ceci  pour tous.
Une loi, changerait le regard de notre société sur l'enfant et sur nos devoirs de parents envers lui
Une loi poserait un interdit clair, amenant à reconnaitre la fessée, la gifle comme une forme de violence, et à renoncer à cette violence.
Une loi obligerait les parents à respecter le droit de l'enfant à sa dignité
Une loi nous permettrait à tous d'évoluer vers une société plus responsable, plus respectueuse des autres, et en particulier plus protectrice vis à vis des plus faibles.

Il est temps.
Temps que les mentalités changent, grandissent, maturent sur cette question.
Comment souhaiter un monde meilleur si nos enfants continuent d'apprendre la violence, celle de leurs parents sur eux et ceci dès leur plus jeune âge?
Comment espérer paix, fraternité, tolérance, si nous pratiquons dans notre foyer l'intolérance ( face aux bêtises, erreurs, crises de nos enfants), la différence ( de traitement entre adultes et entre adulte et enfant), et la violence ( physique, mais aussi psychologique)?

Ne voyez-vous pas ce qu'il en est?
Ne voyez vous pas notre manque de discernement, notre mauvaise foi ?

L'Europe nous met en garde, nous condamne et elle a raison.
Pourtant, le débat sera vite enterré.
La question d'une possible loi est déjà étouffée....

France, tu as fièrement défendu ta liberté d'expression!
Mais France, tu ne protèges pas tes enfants....





Commentaires

  1. https://sandrine70.wordpress.com/
    J'ai écrit trois commentaires à ce sujet sur ce blog féministe qui pourrait t'interesser je pense ..............
    Bon , voilà , je te l'indique parce que je ne peux pas facilement les réécrire sur ton blog ..............
    Les mots sont parfois trop collants à l'âme ..........................

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    1. Merci Stéphanie.
      Et merci pour le lien :)
      Je comprends le "trop collants à l'âme"
      A bientôt

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  2. Il est évident qu'à la lecture de ceci, tout me parle.... J'ai honte pour notre "haute espèce de mammifère", dire qu'on est obligé de "prouver scientifiquement" que la violence faite aux enfants est néfaste pour eux, pour que les gens s’interrogent.... Je ne comprendrai pas non plus pourquoi ceux qui en ont souffert reproduisent le même schéma ?... Pourquoi faire des enfants, si c'est pour les soumettre par la force,à être ce qu'ils devraient, au lieu de les laisser s'épanouir et se révéler?? Faut-il vraiment un doctorat ou autre pour voir que le mal engendre le mal? Sujet qui me touche particulièrement de ce fait il m'anime totalement!! Bref prenons nos responsabilités et dire OUI la fessée c'est un acte violent et répréhensible ! Merci d'avoir pris le temps de lire mon article très "personnel" et de t'être aussi livrée, voilà il y a un besoin de témoignage sur c'que ça à réellement eu comme impact sur un être qu'on a maltraité toute son enfance et au début de sa vie d'adulte... Je voudrais tirer un trait définitif mais des années de mauvaises "habitudes" éducative ne peuvent pas donner lieu à un rétablissement rapide, j'ai du travail... Nous sommes bien des gouttes d'eau qui donnerons naissance à un océan, des ptites graines qui donnerons naissance à une forêt vaste, j’espère sincèrement que le temps leurs sera profitable, nos enfants, petits enfants c'est pour eux que nous voulons bouger les choses!! Respect = Bonheur

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  3. Nous avons des références en commun. Je me permets de faire un lien sur mon blog et de revenir consulter le tien régulièrement.
    Je mets un lien vers des outils pour faire autrement : http://id2profs.blogspot.com/search/label/AUTREMENT si tu me le permets.

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    1. Bien sur que je le permets ! Et avec plaisir même :)) je crois que j'ai la page d'accueil de ton blog dans mon smartphone. J'apprécie beaucoup ton blog. À bientôt.

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