LE MYTHE DE LA VIRGINITE
Et bien
oui.
Vous avez
bien lu le titre de mon billet.
Désolée…Nous
n’allons plus être dans un discours « propret » aujourd’hui.
Il s’agit
pour moi de dépoussiérer quelques idées reçues.
Et j’ai
envie de commencer par notre hymen.
A nous les
femmes.
Je
m’explique.
Vous
souvenez-vous de mon billet du 8 Mars 2014 « La journée de la
femme »? Je vous racontais comment j’en étais venue à me spécialiser en
victimologie...
Du coup,
l’année suivante j’orientais mon stage de master de psychologie dans un domaine
pointu, l’Unité Médico-Judiciaire pédiatrique de Paris.
Là-bas, je
rencontrais une femme hors du commun,
pédiatre médecin légiste, le Docteur R., qui à ses heures
« perdues » suivait des cours de philosophie à la fac.
Elle me fit
découvrir Emmanuel Lévinas, (un grand philosophe qui a beaucoup travaillé les
questions d'altérité, de responsabilité et d'éthique)
et aussi
quelques petites choses, comme cette histoire d’hymen.
Quand elle
examinait les jeunes filles ayant déposé plainte pour viol, elle leur disait
toujours, « Et n’oubliez pas, ce
n’est pas parce que l’on ne voit rien physiquement, qu’il ne s’est rien
passé »
Je ne
comprenais pas.
Pour moi,
une jeune fille vierge possédait un hymen « intact », qu’un viol
déchirait forcément…
Grosse
erreur !
Qui nous
parle de notre hymen ?
Personne.
Nous glanons
des informations à droite à gauche, sans vraiment aborder clairement le sujet.
Nous nous laissons convaincre par de fausses idées reçues.
Un homme qui
pénètre pour la première fois une femme vierge, la déflore forcément?
Non ?
Non ?
Et bien non !
Qu’est ce
que l’hymen ?
L’hymen est une membrane qui, chez la femme, ferme
partiellement l'ouverture du vagin et sépare sa cavité de la vulve.
Avec
l’adolescence et les hormones, cette membrane s’assouplit.
Sa forme
varie d’une femme à l’autre. Il existe des hymens annulaires (forme la plus
courante, avec ouverture centrale), des hymens semi-lunaires (ouverture contre
la paroi vaginale), des hymens labiés
(mince fente horizontale ou verticale), des hymens bridés (traversé
d'une bande de peau plus résistante), des hymens criblés (percé de plusieurs
petites ouvertures), des hymens en carène, …
Certaines
femmes naissent avec un hymen clos qui ferme complètement le vagin, ce qui
exige, avant la puberté, une intervention médicale pour laisser s'écouler les
règles. D'autres femmes ont un hymen si épais et résistant (scléreux) qu'il
faut également le faire ouvrir par un médecin pour éviter une douleur trop
importante à la femme pendant l'acte sexuel.
Et certaines
femmes naissent même sans hymen.
75% des
jeunes femmes posséderaient un hymen dit complaisant.
C’est-à-dire,
qui ne se déchire pas, mais se détend lors de la pénétration.
Avec la
puberté, notre corps se prépare à procréer. L’hymen change.
Voilà
pourquoi :
- - Une femme
peut être vierge sans avoir d’hymen
- Une femme
peut avoir une activité sexuelle et conserver un hymen « intact »
Pour toutes
ces raisons, l'hymen ne peut pas être considéré comme le garant de la virginité
d'une femme.
On estime que presque la moitié des femmes ne présentent pas de saignements lors de leur premier rapport sexuel.
La présence ou non de saignements lors de cet événement n'est donc en aucun cas une preuve de virginité.
On estime que presque la moitié des femmes ne présentent pas de saignements lors de leur premier rapport sexuel.
La présence ou non de saignements lors de cet événement n'est donc en aucun cas une preuve de virginité.
Par contre,
une chose est certaine, toutes ces différences n’existent plus après un premier
accouchement. En accouchant, nous perdons définitivement notre hymen, et donc
notre virginité.
Qu’en
conclure ?
-
- Les femmes
devraient être mieux informées.
La première relation sexuelle est souvent stressante et une partie de ce stress vient de leur méconnaissance.
Elles devraient savoir qu’il vaut mieux attendre la fin de leur puberté, qu’avec des préliminaires, de la douceur, et de la patience, elles ont peu de chance de saigner.
Leur hymen peut tout à fait se détendre et accueillir.
Sans déchirement.
La première relation sexuelle est souvent stressante et une partie de ce stress vient de leur méconnaissance.
Elles devraient savoir qu’il vaut mieux attendre la fin de leur puberté, qu’avec des préliminaires, de la douceur, et de la patience, elles ont peu de chance de saigner.
Leur hymen peut tout à fait se détendre et accueillir.
Sans déchirement.
- - Les hommes
n’ont pas ce pouvoir de savoir si une femme est ou non vierge.
C’est un mythe.
C’est un mythe.
- - Enfin, ce qui change de manière définitive le corps
d’une femme,
Ce n’est pas l’homme.
Ce n'est pas la relation sexuelle.
Ce n’est pas l’homme.
Ce n'est pas la relation sexuelle.
C’est
bien de mettre au monde son bébé.
Pour aller plus loin, suivez ce lien: "anatomie de la région vulvaire de la femme"
Pour aller plus loin, suivez ce lien: "anatomie de la région vulvaire de la femme"
Illustration: Jean-Baptiste GREUZE L'enfant à la colombe
Diriez-vous mettre au monde (qui sous tend accoucher par voie basse) ou porter un enfant, ressentir l'émergence d'une vie dans ses entrailles?
RépondreSupprimer...mais alors qu'en est il des naissances par césarienne? Je me souviens d'un obstétricien qui avait choqué une jeune femme (sage femme) en lui reprochant de n'être pas femme puisqu'à trois reprises elle avait du être césarisée.
Secundo, je trouve votre article bien intéressant...J'ai toujours été révoltée que l'on exige la preuve d'une effraction dans cette zone intime... comme gage de pureté et de chasteté. Y compris en dehors d'agressions sexuelles, dans certaines cultures.
Certaines JF fortunées ayant recours à une chirurgie pour reconstituer un hymen et satisfaire ainsi aux traditions.
Imagine t'on que l'on exige pareille chose des hommes???