ALLAITEMENT ET DOULEUR
A l’heure actuelle nous avons le choix.
Le choix de nourrir
notre bébé au sein ou au biberon.
Mais lorsque nous nous renseignons, nous comprenons bien
vite que le lait maternel est l’aliment idéal pour notre bébé. En plus d’être
nourrissant, le lait maternel apporterait également des anticorps, des enzymes
… qui le protégeraient.
Alors pourquoi le biberon existe-t’il ?
Parce que l’allaitement peut être une contrainte, voire même
une souffrance.
Ce fut mon cas.
Connaissez-vous le dicton ?
« Mieux vaut un biberon donné avec bonheur qu’un sein donné à contrecœur » ?
Je suis d’accord.
Car quand on lit des bouquins, des témoignages sur
l’allaitement, on comprend que « allaiter ne devrait pas faire mal ».
Pourtant. J’ai choisi de donner le sein dans la douleur avec
amour et bonheur.
Permettez-moi de vous livrer mon vécu.
Trois enfants. Trois allaitements.
Et à chaque fois, j’ai eu mal. A chaque fois ce fut une
épreuve.
Non… Je ne suis pas une femme particulièrement courageuse.
Ni masochiste !
Dès le début ce fut difficile… Mon bébé n’était pas très
doué et moi non plus…
Elle pleurait ma chérie… Elle avait faim !
Et moi, perdue, dépassée, je ne savais comment l’apaiser…
Je rêvais de me trancher la poitrine, cette poitrine qui n’apportait
pas le lait…
Heureusement, j’avais accouché dans une maternité labellisée« amie des bébés » !
Une équipe formidable m’épaula jour et
nuit, proposant différentes techniques, m’encourageant dans mon choix.
Le lait vint enfin. Ma fille trouva sa technique. J’étais
devenue une experte en positionnement.
On m’avait dit que les douleurs au sein partiraient, que ma
poitrine allait s’habituer…
D’autant plus que je pratiquais un allaitement à la demande
et que ma fille, certainement d’avoir connu la frustration très tôt, demandait
tout le temps…
Techniquement l’allaitement se passait bien. Ma fille
s’épanouissait, repue, lovée contre moi.
Mais voilà, ma poitrine ne s’habituait pas.
C’est dur de souffrir tous les jours…
Et de le cacher !
Car on en a honte… On pense, que quelque part, c’est un
échec…
Une nuit, fatiguée, désespérée, je me suis posée
sérieusement la question de continuer ou
non…
Quel que soit mon choix, je savais que je serais soutenue.
J’ai contemplé ma fille, si petite encore et si courageuse…
Oui, cet allaitement avait été notre victoire à toutes les
deux. Je l’avais vue s’accrocher, persévérer et réussir. J’avais assistée à sa
joie, à son plaisir. Elle aimait tellement ça.
On serait tenté de penser l’allaitement comme ne concernant
que la mère…
Mais en fait, il concerne aussi l’enfant et le lien qui s'établit entre
les deux.
Ce qu’en pensait ma fille d’un mois était manifeste!
Notre lien avait besoin d’en passer par l’allaitement, ces
instants d’échange, de réassurance mutuelle.
Voilà pourquoi, j’ai choisi de continuer. Malgré la douleur
physique. Les bénéfices étaient trop importants pour renoncer à allaiter, même
dans ces conditions.
J’ai toléré la douleur, l’ai accepté et du coup, j’ai pu
bien le vivre et même m’épanouir dans l’allaitement.
Et je ne l’ai pas regretté. Pour aucun de mes enfants.
Lors de l’hospitalisation de mon fils, c’est l’allaitement
qui lui a permis de reprendre des forces rapidement et qui m’a permis de
surmonter mon sentiment d’impuissance.
Nous avons toutes un choix à faire.
Celui ou non d’allaiter
Celui ou non de continuer quand c’est douloureux.
Quel que soit votre choix, il vous regarde.
Je vous ai donné mon
témoignage, non pas pour vous inciter à allaiter !
Juste pour dire que c’est possible.
Mon avis ?
Ecoutez-vous. Vos ressentis, mais aussi vos motivations, vos valeurs.
Prenez en compte aussi votre bébé, et le
lien qui se développe entre vous.
Vous avez le droit d'essayer et de renoncer.
Ce qui compte: ne pas avoir de regret.
Illustration: Gustave Klimt "Mère à l'enfant"
Illustration: Gustave Klimt "Mère à l'enfant"
Je crois que je n'ai jamais autant eu la sensation de vivre en équilibriste sur un fil ténu que lorsque j'étais maman débutante. Avec un lest de 4kg environ de nitroglycérine qui lançait ses sirènes dés que je faisais mine de le déposer dans son lit. Jusqu'au moment où j'ai réalisé que j'étais la meilleure maman du monde pour cet enfant là, dans mes bras...La confiance en soi n'est pas une qualité innée chez moi, il faut d'abord que je me mette un peu à l'épreuve avant de la ressentir et d'en tirer force et assurance :-) mais une fois que je suis bien positionnée, je ne dévisse plus! Ameline, j'aurais adoré lire vos témoignages à l'époque, ils vont certainement délester quelques mamans de lourdes interrogations. Devenir maman est parfois inhumain d'inquiétude je trouve, bizarrement, pour rien au monde, je renoncerais à cette inquiétude devenue douce....Cordialement!
RépondreSupprimerOh oui! Devenir maman nous pousse à abandonner une certaine part de légèreté. Ce n'est pas toujours facile à vivre, jusqu'au jour où on s'aperçoit que de toute façon, on ne pourrait plus vivre autrement. Parce que maintenant notre enfant est là.
SupprimerMerci pour votre belle réaction!